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Pelouses Une herbe toujours plus verte

La Société française des gazons a tenu son assemblée générale annuelle le 9 février « en distanciel » et y a défendu les multiples atouts des pelouses. ©P. Fayolle

La Société française des gazons (SFG) a organisé le 9 février son assemblée générale et a tenu deux conférences techniques, dont l’une pour rappeler les atouts des pelouses.

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Pour la première fois cette année, la Société française des gazons (SFG) a organisé son assemblée générale à distance, crise sanitaire oblige. Cependant, cela n’a en rien empêché l’association de proposer ses habituelles conférences techniques, dont l’une était intitulée « Les gazons, pentes de service pour l’environnement ».

C’est Alexandre Carré, chargé de communication pour Semae, ex-Gnis, qui a listé l’essentiel des atouts que présentent pour l’environnement les quelque 1 160 000 ha que couvrent les gazons en France, dont 650 000 dans les jardins de particuliers. Il faut signaler au passage que la France est l’un des plus gros marchés pour le gazon en Europe.

Ces espaces enherbés contribuent à la qualité de l’air : un hectare peut capter dix à douze tonnes de CO2 par an, « deux fois plus qu’une forêt de feuillus de 120 ans », précise Alexandre Carré. Toutes les espèces de gazon n’ont pas la même capacité de ce point de vue, et c’est la fétuque rouge la championne dans cette catégorie.

Dans le même temps, la pelouse libère de l’oxygène : une surface de 230 m2 en envoie assez dans l’atmosphère pour une famille de quatre personnes et pour un an, assure le responsable de communication de Semae. Et le « carré vert » rafraîchit l’air, grâce à l’évapotranspiration de son feuillage : trois litres par jour et par mètre carré.

Plus, vert, que ce soit par la couleur ou sur le plan environnemental !

Autre qualité des gazons : ils filtrent l’eau qui pénètre dans les sols, amortissent les bruits, dépoussièrent l’atmosphère en fixant les particules fines. Ils peuvent avoir pour fonction d’éviter d’avoir à désherber. L’extension de la loi Labbé, qui entrera en vigueur en 2022 et qui interdira les produits phytosanitaires même dans les cimetières et sur les terrains de sport, ne va que renforcer cette tendance.

Outre leur esthétique, ils permettent parfois de lutter contre l’érosion et, on ne le sait pas toujours, ils favorisent l’activité biologique des sols.

Reste que pour optimiser toutes ces qualités, les graminées, puisque ce sont elles qui, le plus souvent, composent les pelouses, doivent être en bonne santé. D’où l’importance de placer la bonne espèce, mais aussi la bonne variété, au bon endroit. Que l’on ait affaire à un ray-grass anglais, une fétuque rouge ou élevée, voire aux plus rares koleries ou cynodons...

Les plantes retenues pour les gazons sont souvent les mêmes que celles cultivées pour les prairies agricoles. Or on ne leur demandera pas du tout les mêmes qualités.

Les variétés agricoles devront être appétentes pour le bétail et pousser assez vite pour le nourrir.

Les variétés à gazon doivent couvrir uniformément le sol, résister au piétinement ou à la sécheresse, et ne pas trop pousser pour limiter les tontes.

Des labels permettent de bien repérer les variétés intéressantes, que ce soit le label rouge ou Eco-durable. « En vingt ans, la résistance au piétinement a progressé de 20 % chez le ray-grass anglais », précise Alexandre Carré. Ce sont les notes du catalogue officiel qui le prouvent, et l’inscription sur ce document de toute nouvelle variété destinée aux gazons est obligatoire !
On y voit d’ailleurs que les pelouses ont aussi progressé pour de nombreux critères : la tolérance aux maladies, à la sécheresse ! De quoi vraiment pouvoir faire des pelouses un espace vert par sa couleur, mais aussi par son comportement vis-à-vis de l’environnement. Parole de professionnel !

Pascal Fayolle

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